Topo du 28 novembre 2023 : L’Apocalypse, dans la Bible, l’Histoire et aujourd’hui

15 Jan 2024

Introduction

Tout d’abord, j’aimerais vous demander : Qu’est-ce que l’Apocalypse vous évoque ? Avez-vous lu ce livre ? Qu’en pensez-vous ? Que ressentez-vous ?

D’après un sondage datant de 2012 dans 20 pays, 14% des personnes pensaient vivre la fin du monde durant leur vie. Dans une autre étude de 2015 c’est 23% des Anglais qui le pensent. Cependant, cette fin n’est pas nécessairement l’Apocalypse au sens biblique mais plutôt une guerre nucléaire, une catastrophe écologique, voire pour une minorité une invasion de zombies ou d’extraterrestres.

Si vous étiez là lors de la messe tout à l’heure, vous avez sans doute réalisé que la Parole du jour et même celle que l’on écoute et médite depuis quelques semaines est très centrée sur le thème de la fin des temps. Rappelons le texte de ce jour (Lc 20, 5-11) : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront en mon nom et diront : ‘c’est moi’, ou encore : ‘le moment est proche’. Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord mais ce ne sera pas aussitôt la fin. […] On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel ».

Le texte de Daniel du jour (Dn 2, 31-45) présente cette statue constituée de cinq couches de matériaux et représentant cinq royaumes dont le dernier, fait de “fer et d’argile” finit par être renversé par un autre royaume que rien ne viendra détruire”.

Alors, la fin est-elle proche ? Techniquement, nous sommes déjà dans la fin du temps depuis l’incarnation de notre Seigneur, marquant la dernière phase de la révélation de Dieu. Mais, qu’est-ce qui marque l’arrivée de la fin des temps ? Peut-on les définir ?

Tout d’abord, qu’entend-on par Apocalypse ? Ce terme d’origine grecque signifie « révélation » (apokalupsis), c’est d’ailleurs le nom du livre en Anglais. A l’origine, il s’agit d’un genre littéraire juif voulant présenter et faire comprendre les événements passés et présents à la lumière du résultat final de l’histoire. Ce genre utilise beaucoup de symboles récurrents de l’Ancien Testament et offre plusieurs niveaux de lecture. Par exemple, d’un point de vue de la prophétie (c’est-à-dire la lecture des signes des temps présents, le futur vient bien du présent) on cherche à voir comment Dieu se manifeste dans le monde et quels sont ces signes du combat spirituel et cosmique entre le bien et le mal. Ce livre fut le dernier adopté dans le canon. Il s’achève par Parousie, c’est-à-dire seconde venue du Christ dans la gloire comme on le chante à la messe pendant la présentation eucharistique (“nous attendons ta venue, dans la gloire”).

Ce livre donne une interprétation de la vision de la fin des temps des gens de l’époque de Jean, plus précisément pendant le temps des persécutions de l’empereur romain Domitien (81-96), témoin de la présence de Dieu et du combat spirituel dans le contexte de l’époque.

Surtout connu via le dernier livre de la Bible et du Nouveau Testament, le genre apocalyptique est de nos jours déformé en grande partie à cause du cinéma, de la littérature ou même des jeux-vidéos. Pour la plupart d’entre-nous, il renvoie à la fin du monde, ce qui est vrai, mais aussi à la mort et à la destruction de manière violente et disproportionnée de ce monde tel que nous le connaissons. Mais surtout, on pense au genre postapocalyptique, c’est-à-dire l’histoire du monde après l’effondrement de la civilisation. On le voit bien, on s’est éloigné du sens biblique original, en partie lié au fait que notre société se soit laïcisée depuis plus d’un siècle.

Au cours de ce topo on ne s’intéressera pas qu’à l’étude et la compréhension du livre de saint Jean, mais au genre en général, sa signification et son influence au cours de l’Histoire et jusqu’à nos jours. On tentera de présenter la vision de la fin des temps et son interprétation au fil des ans.

I-L’Apocalypse dans la Bible

A. Dans l’Ancien Testament

Pour commencer, intéressons-nous à ce que disaient les prophètes mais pas seulement dans l’Ancien Testament.

On peut dire que le tout de la fin est déjà annoncé dès la Genèse quand Dieu prononce un jugement sur le serpent qui sera écrasé par la descendance de la femme au prix de la vie du sauveur (« je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi tu lui meurtriras le talon » 3, 15). On retrouve aussi les motifs du déluge, de la destruction de Babylone, ville du péché et de la révolte contre Dieu, et le renouvellement de toute chose par l’alliance avec Noé.

On peut trouver de nombreux passages annonçant la fin des temps et l’avènement du royaume de Dieu ou « jour du Seigneur ». Beaucoup de ces textes sont empreints de symbolisme et possèdent des schémas récurrents. On peut notamment citer Esaïe, Ezéchiel, Joel, Zacharie et Daniel.

  • En Esaïe 11, 1-9, on parle du rejeton de Jessé, soit le Messie, qui viendra instaurer un règne de justice et de paix dans le monde.
  • En Ezéchiel 37, 1-14 le prophète parle de la résurrection des morts en déclarant voir des ossements reprenant vie et chaire. A la fin il traite aussi de l’avènement du royaume de Dieu, un renouvellement de la création après la défaite du mal.
  • En Joel 2, 28-32, on aborde des invasion de sauterelles, l’effusion de l’Esprit sur tous accompagné de signes dans le ciel et sur la terre (feu, sang, ténèbres, etc.)… avant le jugement des peuples et l’instauration du règne de Dieu
  • En Zacharie 14, 1-9 il est dit que le Seigneur sortira pour combattre contre les nations avant d’établir son règne dans la cité de Jérusalem.
  • Dans Daniel, l’un des livres les plus riches en ce domaine et se situant après la chute de Jérusalem et l’Exile à Babylone, le prophète raconte une vision au chapitre 6 de 4 bêtes symbolisant les royaumes arrogants, similaires à Babylone, avant qu’une cinquième plus grosse et menaçante symbole d’un roi voulant se placer au-dessus de Dieu ne soit vaincu par un individu appelé « Le Fils de l’Homme » qui règne par la suite à la droite de Dieu. Dans la suite du livre, Daniel explique qu’a la fin un roi maléfique du nord, Gog, viendra souiller le temple de Jérusalem avec idoles païennes mais son règne ne durera pas. Ce personnage peut faire référence à Antiochos (cf. livre des Macchabés), à Rome avec la crucifixion de Jésus et la destruction du temple ou encore un roi à venir. Il parle aussi de temps de détresse qui précéderont la résurrection des morts et le jour du jugement.
  • En Malachie en 4, 1-6, on parle du retour du prophète Elie avant la fin des temps pour réconcilier les hommes avec Dieu.

Il y a beaucoup de références, et il faudrait beaucoup de temps pour les citer et les expliquer. Tous ces discours apocalyptiques dans l’AT sont des messages d’espoir et d’encouragement pour les hébreux qui font face à des exils, des persécutions et face à leurs propres péchés et révoltes contre Dieu. Tous appellent à la repentance, la pénitence et à la conversion. Comme dit en introduction, ces prophéties avec des thèmes et des symboles récurrents visent à montrer que ce qui se passe dans leur aujourd’hui, le quotidien de ces juifs et toutes ces difficultés et peines, est une préparation à la victoire finale, assurée et promise par Dieu.

B. Dans le Nouveau Testament

Notre Seigneur Jésus-Christ prophétise à de nombreux chapitres dans les Evangiles en Mt 24-25, en Mc 13, en Lc 21 et en Jean de manière dispersé. A chaque fois, il est fait mention de :

  • Les tribulations et persécutions (« je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » Mt. 10 :16),
  • L’avènement de faux prophètes, la grande apostasie, des guerres et de catastrophes diverses mais l’Evangile sera annonce à toutes les nations (Mt 24, 3-14)
  • Une grande détresse face à l’abomination (le mal) déchaînée qui règnera dans le monde et qui conduira l’Eglise à l’acte suprême d’amour envers le Christ et leur prochain, le sacrifice pour sauver les pécheurs (Mt 24, 15-28)
  • Le retour dans la gloire du Christ et sa victoire finale sur le mal (Mt 24, 29-31)
  • Le jugement final (Mt 25, 31-46).

L’idée est que ces événements de la fin des temps peuvent être comparés à un enfantement, c’est d’ailleurs la comparaison habituelle. Le monde dans lequel nous vivons est encore en gestation, puis viendra le temps des douleurs avant l’accouchement symbolisant la venue du Royaume de Dieu.

Du côté des Epitres, plusieurs mentions sont faites de la fin des temps et de ce qui précédera et suivra. Ces apports des apôtres sont souvent des précisions de paroles rapportées par Jésus dans les évangiles :

  • Dans la deuxième épitre de Pierre, l’apôtre rappel que le jour du seigneur viendra comme un voleur, référence à la parabole de Jésus. Il appel à vivre dans la sainteté et la piété. Le monde sera alors brisé, les cieux enflammés seront dissous et les éléments embrasés seront en fusion. De là naîtra nouvelle terre nouveau ciel.
  • En II Thessalonicien, Paul dit que le jour du Seigneur sera précédé de la venue de l’homme du péché : l’antéchrist dont Jean parle également dans ses lettres, appelant à discerner les signes de la fin. Matthieu 24 dit à ce sujet que « Beaucoup de faux prophètes se lèveront, et ils égareront bien des gens » et que « Il surgira des faux messies et des faux prophètes, ils produiront des signes grandioses et des prodiges, au point d’égarer, si c’était possible, même les élus ». Ces faux prophètes voulant détourner les hommes de Dieu et de l’Evangile, il faut les éprouver car comme il est dit c’est à leur fruit qu’on reconnaît les arbres.
  • En I Corinthien, Paul parle de la résurrection des morts. Jésus est le premier ressuscité puis viendront les élus, ceux qui ont été sauvés par Jésus. Il y aura aussi l’enlèvement des croyants (1 Th 4, 13-18) dont Luc parle (17, 34-35 : « Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée »).
  • En Romain 16, Paul parle de révélation du mystère caché depuis toujours et qui sera révélé au monde c’est-à-dire que tous prendront connaissance de toute chose, du plan de Dieu depuis le commencement du monde et des actes de chacun.
  • Jude enfin parle de la venue du Seigneur avec les saints et les anges, rapportant une prophétie d’Enoch. En Mathieu 24 il est écrit « Aussitôt après la détresse de ces jours-là, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées. Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme ; alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine et verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel, avec puissance et grande gloire. Il enverra ses anges avec une trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre coins du monde, d’une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. » Puis viendra le jugement, là à la seconde résurrection viendront ceux qui seront jugés

C. Le Livre de l’Apocalypse en lui-même

Nous l’avons dit, le Livre de l’Apocalypse en lui-même est ce à quoi nous pensons quand on évoque la fin des temps au sens chrétien. L’étude de ce livre demanderai plus d’un topo tant il est riche. Ce livre est écrit selon la tradition par saint Jean sur l’île grecque de Patmos en mer Egée à la fin du Ier siècle sous le règne de Domitien qui instaura des persécutions contre les chrétiens.

Après une présentation par l’auteur, le livre commence par 7 lettres écrites à 7 églises d’Asie Mineure – actuellement en Turquie – avec des réprimandes et compliments adressées à chacune :

  • Ephèse : bonnes œuvres et persévérance face au mal et aux faux prophètes, mais une foi et un amour le Christ qui s’est endormie, elle doit le réveiller.
  • Smyrne : persévérance malgré les persécutions, encouragée à rester fidèle.
  • Pergame : attachement à la foi malgré « le trône de Satan », mais besoin de repentance pour les péchés de la cité qui compromettent pratiques morales
  • Thyatire : persévérance, belles œuvres et bonne foi qui dépassent celles des premiers temps de la cité, mais elle se laisse influencée par une fausse prophétesse et doit se repentir.
  • Sardes : Eglise vivante mais spirituellement morte, elle doit se réveiller et se repentir.
  • Philadelphie : fidélité et zèle, elle reçoit la promesse d’être gardée de l’épreuve (persécutions) à venir.
  • Laodicée : tiédeur spirituelle et manque d’engagement, elle est appelée à se repentir et à être passionnée par Dieu (c’est ici que le Christ dit vomir les tièdes, la ville est située entre une source chaude et une source froide, leur foi est similaire à leur emplacement).

A noter que dans ce livre, parmi les nombreux symboles, le chiffre « 7 » occupe une place importante. Symbole de perfection, il rappel notamment la perfection et la Création du monde en sept jours.

Ces sept églises représentent l’Eglise dans son ensemble, à différentes périodes, face à diverses difficultés. Il peut également s’agir pour un chrétien d’un miroir, il peut se demander à quelle église, à quelle vie spirituelle, il est proche et de quelle manière il peut se convertir. Le message qui en ressort est toujours un appel à la fidélité totale au Christ, à la persévérance et à la repentance dans un monde qui lui est hostile car la victoire de Dieu est assurée. Ces lettres et remarques servent de message de fond pour tout le livre.

S’ensuit les visions apocalyptiques de Jean. On commence par une vue de la salle du trône de Dieu où siègent 24 vieillards représentants les 12 apôtres et les 12 prophètes de l’AT (ou les 12 tribus d’Israël). Le trône divin est entouré de quatre séraphins tétramorphes ayant une tête de lion, de taureau, d’homme et d’aigle rappelant les évangélistes et cette vision d’Ezéchiel 1, Esaïe 6 et Daniel 7. Sur les genoux de Dieu, se trouve un agneau égorgé avec sept cornes (symbole de puissance) et sept yeux (symbole de l’omniscience divine). Il s’agit d’une représentation symbolique du Christ, mort en sacrifice comme l’agneau de la Pâque juive pour nos péchés. Le Royaume de Dieu est alors introduit par le messie crucifié qui conquiert le mal par sa mort. Un livre scellé de sept sceaux est présenté par Dieu. Un ange demande alors « qui peut l’ouvrir ? », l’agneau s’avance ensuite pour l’ouvrir montrant son autorité et sa capacité d’amener les temps à leur terme. C’est ici que commencent les 3 séries de 7 jugements divins pouvant représenter des événements passés, consécutifs ou à venir. Il s’agit de trois manières de représenter la même chose.

On commence par les 7 sceaux :

  • Sceaux 1 à 4 = sortie des quatre cavaliers (guerre, conquête, famine, mort) tirés du livre de Zacharie 1. Cela représente le quotidien de l’histoire humaine.
  • 5ème sceau = on voit les martyrs chrétiens au pied du trône de Dieu implorant que la souffrance cesse, leur sang s’élève au ciel sous forme de fumé et Dieu leur dit alors de patienter encore un peu car beaucoup vont encore mourir mais cela ne durera pas.
  • 6ème sceau = réponse de Dieu et Jour du Seigneur (Esaïe 2, Joel 2) : le monde s’écrie « qui peut tenir ? ». Un ange apparaît alors et marque d’un sceau les serviteurs de Dieu qui endurent les épreuves : Jean entend 144,000 (recensement militaire, Nombre 1, 12,000 X 12 tribus) et voit une armée messianique immense et multiethnique, ce sont ceux qui peuvent tenir devant Dieu car rachetés par le sang de l’agneau. Cette armée conquiert ses ennemis par sa souffrance et son témoignage en imitant jusqu’à la mort le Christ.
  • 7= Jugement final, le feu extrait de l’autel des parfums (cri des martyrs) est jeté sur la terre.

Puis du 7ème sceau sortent 7 trompettes :

  • Les trompettes 1-6 rappellent des plaies d’Egypte (grêle et feu sur la terre, la mer devient du sang, l’eau est empoisonnée, ténèbres du soleil et de la lune, nuée de sauterelles), la sixième libère les 4 cavaliers. A chaque fois c’est un tier de quelque chose qui est touche (monde, astres…), souvent par une étoile ou une chose étant « comme une montagne » qui tombe sur terre. Jean insiste que les nations ne se repentent pas face à cela et que c’est un peu à leur détriment.
  • Aparté : l’ange demande à Jean de manger le rouleau maintenant ouvert et de prophétiser. Il voit l’accomplissement du royaume de Dieu : vision du temple de Dieu avec les martyrs près de l’autel, Jean doit le mesurer à l’aide d’un roseau (symbole de protection) mais en évitant les parvis extérieurs car ils seront piétinés par les nations (destruction de Jérusalem ?). Il s’agit d’un symbole de la nouvelle alliance et de la victoire malgré une défaite extérieure apparente. Puis 2 témoins prophétiques (symbolisés par Moise et Elie) sont établis par Dieu. Ils doivent annoncer la vérité aux nations et sont appelés chandeliers rappelant le rôle des églises de prophétiser. Subitement, une bête immonde (Daniel 7) apparaît et les tue mais Dieu les ressuscite sous les yeux des nations et beaucoup parmi eux se repentent en ce jour du seigneur. Conclusion : le rouleau révèlera la mission de l’Eglise c’est-à-dire imiter l’amour sacrificiel de l’agneau conduisant à mourir pour ses ennemis, la miséricorde de Dieu conduit à la repentance en témoignant aux nations soumises à la bête.
  • 7ème Jugement final : ceux qui restent et ne s’étant pas repentit tremblent et l’on assiste à l’établissement du royaume de Dieu.

Nouvel arrêt avec des « signes » (symboles) : Jean approfondit le message du rouleau :

  • La bataille cosmique entre le bien et le mal explique les persécutions et les malheurs de ce monde. Le serpent d’Eden qui est le diable est ici un dragon à sept têtes qui attaque une femme vêtue du Soleil, la Lune sous ses pieds et couronnée de douze étoiles en train d’accoucher, symbolisant Marie car elle accouche du sauveur. Cette femme triomphe L’archange Michel et toute la milice céleste terrasse le dragon en seulement 3 versets. Le texte dit que dans sa chute il entraîna le tiers des étoiles du ciel, symbole des anges déchus. Le dragon incite par la suite à la haine et à la persécution contre le peuple du messie mais ceux-ci résistent et triomphent en donnant leur vie. Il s’agit d’un appel à aimer ses ennemis car ceux-ci sont manipulés par des forces occultes plus fortes qu’eux, ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23, 34).
  • Vient ensuite une bataille terrestre avec deux bêtes tirant leur pouvoir du dragon (Daniel 7-12), l’une représentant le pouvoir économique (idoles) et l’autre le pouvoir militaire (violence). Elles exigent une totale allégeance des nations par l’imposition d’une marque sur la main ou le front (symbole de la pensée et de l’action) et du nombre 666 (plusieurs interprétations, en hébreux Néron César, exemple d’ancien schéma de nations devenant si puissante qu’elles deviennent autoritaires et apostasient). Ce symbole de perdition est une référence à l’anti-shéma, l’inverse de l’allégeance à Dieu et l’opposé du chiffre parfait, le 7. A l’opposé, on voit l’agneau immolé et son armée qui chantent dans la nouvelle Jérusalem (évangile éternel). Il s’agit d’un appel à la repentance et à quitter Babylone, ville symbole de la perdition et du mal/péché.
  • Enfin, on trouve une vision du jugement dernier : d’un côté une récolte de céréale, Jésus est avec son peuple ; et de l’autre une vendange de la vigne montrant l’humanité intoxiquée par le péché et amenée au pressoir pour y être foulé du pied. Ici, il est demandé de faire un choix ferme : soit résister à Babylone, à la bête et suivre l’agneau au péril de sa vie, ou suivre le mal et subir sa défaite et sa ruine.

Puis de la 7ème trompette sortent 7 coupes :

  • Des coupes 1-5, les plaies d’Exode sont encore reprises (furoncles sur ceux portant la marque, la mer changée en sang, les rivières changées en sang, le feu descendant du ciel, les ténèbres) mais les nations qui ne se sont pas repentis ne le font toujours pas et vont même jusqu’à blasphémer.
  • 6ème coupe : le dragon et la bête avec l’antéchrist rassemblent les nations dans la plaine d’Armageddon en Israël, lieu de grande bataille dans l’histoire et symbole de leur défaite à venir. C’est inspiré d’Ezéchiel 38-39 avec la bataille contre Gog et Magog, les rois du Nord.
  • 7ème coupe : Jugement final. Le mal est enfin anéantit.

Jean termine par trois sections reprenant et précisant des éléments :

  • La chute de Babylone : une femme magnifique vêtue comme une reine mais ivre du sang des martyrs chevauche le dragon. Elle est surnommée Babylone la prostituée (représente ici Rome), l’archétype de l’humanité en rébellion contre Dieu, reflet de la condition humaine durant toute son histoire.
  • La bataille finale : les martyrs sont glorifiés. Jésus apparaît pour triompher des armées rebelles sur un cheval blanc, tâché de son propre sang (mort pour ses ennemis), sa parole est son épée. Il demande des comptes aux rebelles. Les martyrs sont ressuscités et règnent avec le Christ pendant 1000 ans (millénaire littéral ou symbole de la victoire éternelle de Jésus). Puis vient le jugement dernier, le dragon libéré rassemble les nations pour faire la guerre à Dieu mais face à son trôné ils sont jetés en enfer avec le dragon, l’antichrist, la bête. Le mal est vaincu et la nouvelle création ne peut pas être corrompue.
  • La nouvelle Jérusalem : mariage entre le ciel et la terre, entre une belle mariée, l’Eglise, qui s’unit à l’agneau, Jésus. Dieu dit qu’il restera avec son peuple pour toujours et renouvelle tout chose, reprenant un ensemble de promesses de l’AT. Une nouvelle terre et un nouveau ciel naissent, guérit de tout mal, un nouveau jardin d’Eden. Cette vaste cité où les hommes vivent en harmonie, dans la paix et l’amour et la fraternité n’a pas de temple car Dieu imprègne le monde en toute chose. L’homme peut alors régner avec Dieu sur le monde comme il devait l’être au début de la Genèse.

En somme Jean donne un message d’espoir et d’encouragement à ces 7 églises et au peuple chrétien à venir de se maintenir dans la fidélité à l’Evangile et au Christ à travers les épreuves et persécutions car la victoire finale est assurée et est même déjà gagnée.

II- L’Apocalypse dans l’Histoire (faux prophètes, peurs, millénarisme…)

A. Chez les Chrétiens des premiers siècles

Pour les premiers Chrétiens, la perspective du second avènement de Jésus était à la fois source de crainte et d’espérance. Ceux qui l’avaient connu ou qui connaissent des personnes l’ayant connu pensaient que cela arriverait de leur vivant.

Avant même la rédaction du livre de l’Apocalypse, on retrouve notamment dans l’épitre 2 Thessaloniciens de Paul le témoignage de la souffrance et de la peur des chrétiens de la ville qui avaient à subir de fortes répressions, ce qui les rendit vulnérable aux faux prophètes qui affirmaient que la fin des temps était proche, voire déjà passée, que le Christ était déjà revenu et qu’il les avait abandonnés. Paul leur répond alors que l’antéchrist doit d’abord se manifester publiquement et qu’ils ne doivent pas avoir peur car le moment n’était pas encore venu. Il rappelle Marc 13 en affirmant que les évènements de la fin des temps se déroulerons aux yeux de tous et non en secret ou pour une minorité privilégiée. Il exhorte alors à la fidélité au Christ et à l’Evangile, appel récurant dans les discours traitant de l’apocalypse.

Il y eu aussi une crainte en 66-70 quand eut lieu la destruction du second temple de Jérusalem pendant la révolte des juifs.

Cette peur était en partie basée sur les paroles du Christ qui disait notamment que « cette génération ne passera pas avant que tout cela [les événements eschatologiques de Mathieu 24] n’arrive » (24, 34). Il faisait allusion vraisemblablement selon la tradition à la seule destruction du temple de Jérusalem lors de la révolte juive ou à sa résurrection, symbole de la nouvelle alliance.

Les différentes tribulations qui conduisirent cette fois jusqu’à la chute de Rome furent également des signes pour certains que la fin était proche. On retrouve cela aussi bien chez Martin de Tours qui prophétisait le fait que l’antéchrist était déjà présent et encré et qu’il allait bientôt prendre pouvoir. Il prévoyait la fin du monde avant 400. Grégoire le Grand lui-même, l’un des plus grands papes, pensait que les grandes douleurs de son VI siècle était un signe que Dieu fortifiait son peuple dans l’attente de sa libération.

B. De la chute de Rome à la Renaissance : La peur de l’An Mil

Un thème important qui a la peau dure de nos jours est cette idée, outres les nombreux mensonges sur les gens du Moyen-Âge, qu’une peur secouait l’Europe à l’approche de la millième année du calendrier. Les études récentes tendent à penser qu’il s’agit en réalité d’un mythe, d’une construction des historiens du XIXème siècle, notamment Jules Michelet, qui voulaient présenter le Moyen-Âge comme une période obscurantiste sous le joug d’une Eglise tyrannique, en opposition au siècle des Lumières et à l’époque contemporaine faite de tolérance, d’avancement de liberté… La réalité est bien différente. D’abord, ces siècles n’étaient pas aussi vertueux et notre époque ne l’est pas tout autant. Si l’on se réfère ensuite à l’œuvre de Raoul Glaber, moine Bourguignon né vers 985 et mort vers 1047, dans ses Histoires on trouve dans un premier temps des évènements dramatiques rappelant les fléaux de l’Apocalypse : tremblements de terre, famines, incendies, épidémies, apostasie et invasion des païens (sarrasins), comètes… Un autre fondement de cette théorie reposerait sur les mils ans séparant la victoire sur l’antéchrist que certains attribuent à la résurrection de Jésus et la libération de Satan suivit du Jugement dernier (Ap. 20). Cependant, l’œuvre de Glaber, comme pour tous les chroniqueurs, avait des visées politiques pour légitimer notamment le nouveau pouvoir capétien en montrant qu’il parvint à sauver le royaume des crises qu’il traversait. Le principal argument de cette peur de l’an Mil réside dans le millenium, les mil ans du règne du Christ avant son retour. En réalité, la majorité des gens en dehors de l’Eglise ne savaient même pas en quelle année ils étaient et n’avaient pas de telles connaissances de la Bible, l’adoption du calendrier chrétien s’est faite entre 500 et 1000, chaque Etat avait sa propre vision chronologique. La peur était pourtant réelle pour de petits groupes. Abbon de Fleury, dans une lettre adressée à Hugues Capet en 998 dit que « On m’a appris que dans l’année 994, des prêtres dans Paris annonçaient la fin du monde. Ce sont des fous. Il n’y a qu’à ouvrir le texte sacré, la Bible, pour voir qu’on ne saura ni le jour ni l’heure ». Ainsi, l’idée semblait absurde pour les grands esprits de l’époque.

Un personnage important du tournant du XIIIe siècle Joachim de Fiore (env. 1135-1202) proposait une chronologie de l’Histoire en trois temps (âge du Père, du Fils et de l’Esprit, débuté sous Saint Benoît) divisés chacun en 7 époques et comportant des persécutions. Chaque période se termine par une crise importante et deux antéchrists, l’un à la fin de la deuxième période et l’autre à la fin de la troisième. Il plaçait l’accomplissement de ses prophéties entre 1200 et 1260, prévoyant que l’antéchrist était né à Rome et allé monter prochainement sur le trône pontifical. Ses écrits eurent beaucoup d’importance en ce domaine dans les siècles de la fin du Moyen-Âge. Par la suite, ses partisans reportèrent la date à 1290 puis en 1335.

Les crises de la fin du Moyen-Âge (pestes, impôts, guerres, invasion des turcs, famines, Schisme d’Occident…) avaient pour certains contemporains une conception apocalyptiques et conduisirent à une véritable révolution culturelle.

C. De la Renaissance au XIXème siècle

La réforme protestante fut un moment de grand trouble en Europe au début du XVIème siècle. Durant cette période, de très nombreux théologiens, prêtres, savants… majoritairement protestants ont avancé la date de la fin des temps en moyenne tous les 5-10 ans. On ne peut pas tous les citer mais quelques exemples notables sont à relever. On remarque ici comme au Moyen-Âge des points clefs récurrents de ces prédications : l’idée du millénaire (inspiré des livres de Daniel et de l’Apocalypse), la présence de l’antéchrist déjà présent ou à venir prochainement et plus rarement des catastrophes naturelles (déluges, météore…).

Dans les années 1530, Melchior Hoffman, prédicateur allemand anabaptiste prêche à Strasbourg que la fin des temps est proche, en 1533 précisément. Se voyant comme un nouvel Elie, il appelait notamment à préparer la venue du Christ en purifiant le monde. En janvier 1534, un de ses disciples, Jean Matthijs envoya Jean de Leyde dans la ville épiscopale de Munster où après un coup de force il établit une sorte de théocratie anarcho-communiste. Il rebaptisa la ville Jérusalem Céleste et mit en place un « programme apocalyptique » qui avait comme points principaux l’extermination des incroyants (y compris ses opposants), l’invincibilité des messages apostoliques, l’institution de la théocratie terrestre par le Christ, la destruction de tous les livres sauf la Bible, l’abolition de l’argent et l’instauration d’une communauté des bien et de la polygamie, après une vision. Aussi, étant donné que la fin du monde n’eut pas lieu en 1533, ils déplacèrent la date d’une année en 1534.

Nostradamus (1503-1566), célèbre pour ses prophéties, annonçait la fin des temps pour 3797.

Newton prédisait la fin du monde pour 2060 soit, selon lui, 1260 ans après le sacre de Charlemagne en 800 à partir de calculs du livre de Daniel. Comme beaucoup de protestants, il lutte contre la papauté qu’il voit comme la bête de l’Apocalypse, par cette date symbolique de 800, il cherchait le moment où le pape vit son pouvoir s’accroitre, débutant, selon lui, les 1260 ans du règne. Il écrit : « je mentionne cela non pour affirmer quand viendra le temps de la fin, mais pour mettre un terme aux conjectures téméraires d’hommes fantaisistes qui prédisent fréquemment le temps de la fin et, ce faisant, discréditer les prophéties sacrées aussi souvent que possible car leurs prédications échouent ».

Toujours en Angleterre, pendant la révolution et la guerre civile, les hommes de la Cinquième Monarchie estimaient que la fin des temps arriverait en 1666, moment de l’avènement du règne de Jésus sur le monde. S’inspirant de Daniel où quatre empires mondiaux précèdent une cinquième (associée aux babyloniens, perses, grecs et romains) cette secte protestante était active entre 1649 et 1660, ils voulaient préparer le monde pour la Seconde Venue, quitte à renverser le pouvoir et la loi et à pratiquer la violence pour certains. Une fois la paix revenue et la maison Stuart restaurée, les membres furent condamnés. Le mouvement s’éteint rapidement même si le grand incendie de Londres et la peste qui survinrent tous deux en 1666 ravivèrent pour un temps la croyance que la fin était proche, cependant certaines idées survécurent chez certains.

On peut citer William Miller (1782-1849), prédicateur baptiste américain fondateur du millérisme aussi appelé adventisme qui annonçait notamment le retour du Christ pour 1843 puis 1844 se basant notamment sur les 2300 jours convertis en années de Daniel 8, 14 (une autre interprétation de ce passage renvoie à 1150 jours car il est fait mention de soirs et matins). Le caractère incorrect de ses prédictions provoqua La Grande Déception car beaucoup avaient vendus tous leurs biens, ils durent reconstruire leur vie par la suite. Le mouvement évolua pour devenir l’Eglise adventiste du septième jour.

D. Les témoins de Jéhovah

Les témoins de Jéhovah sont connus pour leur zèle religieux, mais surtout pour leur interprétation particulière de la Bible au point qu’on puisse douter du fait qu’ils soient à proprement parlé chrétiens. Leur leitmotiv est l’Apocalypse. Ils ont annoncé de nombreuses fois la fin des temps, notamment en 1874, 1878, 1914, 1925, 1975… Sauf que cela n’est pas arrivé comme on le sait. A cela, on peut répondre que Jésus lui-même nous disait explicitement que nul sinon le Père ne peut connaître le jour et l’heure (Mt 24 :36).

III-L’Apocalypse aujourd’hui : entre dénaturalisation et réinvention (à confirmer)

A. Quelle vision en avant nous de nos jours ?

Dans notre société où le Christianisme n’occupe plus une place aussi importante qu’autrefois, de nombreux thèmes qui font notre foi ont subit des modifications et réinterprétations. Le thème de la fin des temps en fait partie, il suffit de voir notre culture populaire depuis quelques décennies.

Le monde a beaucoup évolué depuis un siècle, de nouveaux éléments se sont ajoutés à ces prophéties comme l’idée d’Armageddon nucléaire, d’attaques extraterrestres et de cataclysme climatique. Peut-être également que le plus grand changement apporté dans ce thème par cette laïcisation de la société, de la culture et de la pensée est l’apparition du genre postapocalyptique. Ce genre s’intéresse à la vie, ou survie, après que la civilisation se soit écroulée. Bien que certaines œuvres offrent des références religieuses, le thème de la parousie n’apparaît pas (ou au moins pas encore) dans leur histoire. Indubitablement, ce thème est très populaire depuis une cinquantaine d’années, on le voit au cinéma, dans les livres, les séries, la musique, les jeux-vidéos… L’intérêt y est alors de confronter le spectateur sa réalité : et si cela arrivait ? Dans ces fictions, l’homme et sa relation à lui-même, le monde et les autres hommes est très souvent remise en cause dans des situations plutôt dramatiques pour mettre en exergue le beau, le vrai, l’amour qui peut découler d’éléments d’apparence catastrophiques.

Aujourd’hui, la fin du monde a une tout autre saveur pour beaucoup, rimant notamment avec écologie. Pour beaucoup enfin, il s’agit également de la fin de MON monde, la peur de perdre ce qui fait mon confort dans ma vie. L’Eglise s’est exprimée sur ce sujet affirmant que la fin des temps n’arriverait pas par des guerres, des désastres climatiques ou autre mais bien tel qu’annoncé par notre Seigneur Jésus-Christ.

L’avènement d’Internet et des réseaux sociaux et avec eux le cortège de fake news et autres théories du complot ont fait prospérer, notamment côté américain et protestant, une multitude de prédications apocalyptiques en reprenant les vieilles recettes des siècles précédents. Le groupe Qanon par exemple présente l’antéchrist comme déjà à l’œuvre et présente le gouvernement américain comme étant à ses ordres. En 2011, Harold Camping animateur radio américain prévoyait l’enlèvement, la fin du monde et le jugement dernier pour cette année.

Elément intéressant, la peur provoquée en 2012 par une mauvaise interprétation du calendrier maya et à cause du cinéma provoqua la mort de beaucoup et une grave crise chez de nombreuses personnes. On peut noter qu’il s’agit peut-être de la première fois qu’une peur globale de type eschatologique soit provoquée par une autre religion.

Un thème inquiétant que l’on a vu depuis un siècle se répété ce sont l’apparition de sectes principalement en Asie et en Afrique prétendant une fin proche et appelant ses membres à donner tous leurs biens. Usant de menaces (tout le monde meurt sauf eux, menaces sur leurs familles et possibilités de les sauver), ces groupes se terminent malheureusement parfois par des suicides collectifs ou des arrestations des gourous.

B. Alors, c’est pour quand ?

Vous l’aurez compris, il y a une dimension tragicomique à toutes ces prédications et fausses prophéties. Il ne faut pas pour autant les condamner : certains peuvent être qualifiés de faux prophètes, voire de manipulateurs et de gourous ; mais certains ont en quelque sorte de bonnes intentions dans l’idée – pour les actions c’est différents – en voulant préparer les fidèles et le monde à la venue du Christ. Cependant, ces mouvements et discours portent préjudices au message et à l’Eglise car pouvant décrédibiliser la foi aux yeux des incrédules et de ceux qui doutent.

On vit des moments de crises, transformations, le monde change et la (relative) prospérité s’efface avec les changements de l’ordre mondial, des crises économiques, la menace écologique… L’image des 4 cavaliers est toujours présentes mais nous que faisons-nous ? peut-être est-ce le début de la fin ? Ou juste une épreuve, un moment historique comme il y en a eu tant d’autres et où l’humanité et l’Eglise s’est relevée. Il nous faut alors simplement veiller et prier pour rester dans la foi, toujours croire et espérer, et bien se comporter. Comme Paul le dit en 2 Th, il ne faut pas, en pensant que demain c’est la fin, tout quitter et arrêter de travailler et se sont ainsi déconnecter de la réalité et mène une vie désordonnée. Il faut continuer de vivre mais rester vigilant à quoi ? Au péché et il faut prier. N’oublions pas aussi à quel point la confession c’est important, de même que la messe, et la vie avec le Christ et dans la charité. Cependant il ne faut pas succomber à la peur mais garder espoir et se maintenir dans la droiture. Jésus à bien dit qu’il sera avec nous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20).

Conclusion

Ce qu’on peut retenir c’est que nous, humains, sommes assez susceptibles à deux choses : un complexe d’infériorité car il nous est impossible de tout contrôler y compris nos vies et notre avenir, et d’un autre côté la peur de l’avenir en lui-même, de la mort et du châtiment. C’est peut-être aussi la peur du changement, or on ne cessera de rappeler l’importance de la conversion. Les éléments décrits dans le livre sont également un moyen de nous rappeler que nous humains sommes pécheurs, qu’il nous est impossible d’aimer correctement et de servir efficacement Dieu, toute notre Histoire le monde. Cependant « Dieu est plus grand que notre cœur [qui nous condamne] » (J Jean 3, 20), il nous faut l’accepter et faire de notre mieux, ne pas laisser les ténèbres nous parler et toujours être dans un mouvement de conversion car nous ne sommes que « des serviteurs inutiles, nous avions fait seulement ce que nous devions faire » (Lc 17, 20).

Pour conclure, on peut reprendre cette parole de Jésus dans l’Evangile de Matthieu chapitre 25 : « Veillez donc, car vous ne connaissez ni le jour ni l’heure ». S’il nous est impossible de savoir si demain sera la fin des temps, peut-être s’agira-t-il seulement de la fin d’un temps.

Topo de Tristan Mokhtari